p 304 « Font chier ces cons ! »


On a laissé leurs baskets et leurs sous-vêtements à Kevin et à Joseph. Les cartons sont attachés deux par deux avec des ficelles longues d’une trentaine de centimètres. Nous empruntons la camionnette de Manuel Ortéga, les deux lascars sont installés à l’arrière. Nous passons à la gare, nous déposons leurs effets dans une consigne. Nous leur donnons la clé ainsi que deux tickets de bus. Après cela nous allons nous garer dans une rue calme près du marché du samedi matin. Samira leur ouvre la porte arrière.
-       Voilà les gars : terminus. Tout le monde descend. Vous traversez le marché et vous prenez le tram. Vous connaissez le chemin. Et si ça vous gêne de montrer vos slips aux braves ménagères, vous pouvez porter les cartons. Vous ressemblerez à des hommes-sandwichs !

Une vidéo de Willy DeVille pour illuster ce propos

 
Et cette image de Bruce Willis.

Je n'avais pas vu le film Die hard 3 quand j'ai écrit Les villages radieux. S'il y a une certaine similitude entre la situation vécue par l'inspecteur Mc Laine et ce qui se passe dans une scène de "la blanche hermine" c'est le fruit du hasard. Peu de points communs entre Nantes et le Bronxs à New-York en effet. En  écrivant ce passage je pensais plutôt à l'excellent livre d'Hubert Selby "Last Exit To Brooklyn" qui décrit le monde des déclassés du quartier de Brooklyn. C'est cette ambiance que l'on retrouve dans la chanson "hey Joe" de Billy Roberts. Un monde sans foi ni loi, tribal. Une décadence de l'américan way of life. Mon propos étant de confronter mes personnages porteurs d'une certaine idée de citoyenneté à des habitants d'un ghetto urbain. Il est facile de tomber dans le piège de l'incitation à la violence induite par un comportement plutôt barbare : comment réagir sainement ???